Ecoles, points d’eau aménagés, foyers communautaires, maisons en brique de terre équipées de plaques solaires sont visibles dans les villages de l’arrondissement de Lomié, région de l’Est.
Quatre grands axes regroupent les réalisations de la RFA des communautés forestières dans la commune de Lomié : l’éducation, l’habitat, la santé et l’agriculture.
D’Eschiambor à Mpane Kobera en passant par Kongo, on observe dans ces villages forestiers de Lomié des salles de classe soigneusement bâties, des points d’eau potable bien aménagés, des foyers communautaires le long des routes, de nombreuses maisons en briques de terre et tôles, et de nuit, des maisons éclairées par l’énergie solaire, presque tous réalisés par les revenus de la RFA.
Certaines communautés sont allées plus loin. Pour un séjour dans les villages Doumzoh I, Bosquet et Mayang, le même constat est fait : des foyers communautaires construits et équipés en chaises, des centres de santé en état de fonctionnement, des pépinières d’arbres fruitiers, d’essences de bois et produits forestiers non ligneux et des étalages de fèves de cacao sont observés.
L’essentiel de l’argent de la RFA reçu par ces communautés depuis des années a servi à la l’équipement des centres de santé en médicaments, le fonctionnement des écoles, l’aménagement des points d’eau dans les villages, l’achat des produits phytosanitaires, la construction des hangars et l’achat des moules pour fabrication des briques de terre. Dans ce volet de l’amélioration de l’habitat des communautés, près de 80 hangars d’une moyenne de 50 feuilles de tôles ont été construits par l’argent de la RFA des communautés dans l’arrondissement de Lomié.
L’éducation, une priorité
« La RFA nous a permis d’avoir de bonnes maisons. Aujourd’hui, nous économisons l’argent du pétrole grâce aux lampes solaires achetées. Les cas de maladies sont pris en charge dans les centres de santé. Nos cacaoyères sont entretenues.» Affirme sa Majesté Ntibam Alain, chef du village Mpane Kobéra.
Les projets éducatifs passaient avant tout autre projet. Leur apport dans les communautés consistait au recrutement et payement des enseignants, à l’achat du matériel didactique.
Dans les 22 villages parcourus, 14 écoles fonctionnaient avec une vingtaine de maitres des parents recrutés et payés.
La RFA avait sa place dans l’amélioration des conditions de vie des communautés forestières. Ces réalisations auraient été plus visibles si la totalité de l’enveloppe des quotes-parts RFA arrivait aux destinataires.
Phanuella Djanteng
Seulement 40% de quote-part arrivait aux communautés
Truffé de taxes, le circuit de décaissement qui part de la commune jusqu’aux communautés
à lui seul prenait près de 60% de l’enveloppe global.
Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), impôt sur le revenu (IR), enregistrement du marché en étaient quelques unes.
Ajouté à cela, la surfacturation des achats et la liste est loin d’être exhaustive. Tenez ! Un projet évalué initialement par la communauté à 40.000 Fcfa est financé par la commune à hauteur de 100.000 Fcfa. Pour cause, l’imposition de 19,5% pour la TVA, 5,5% pour l’IR, 5% pour l’enregistrement et 10% à verser au prestataire parce qu’on considère que c’est un marché public.
Le problème de gestion de la RFA dans les zones forestières, et les préoccupations du ministère des finances sont bien légitimes.
Sauf qu’à l’analyse de ce qui se passe sur le terrain, on est tenté de dire que la loi a choisi la mauvaise cible.
Le ministère des finances a-t-il eu toute l’information nécessaire avant de proposer l’exclusion des communautés du partage de la RFA? Avait-il fait une évaluation préalable de l’utilisation de l’argent déjà versé ? Vraisemblablement on était dans un jeu de partage du gâteau RFA où certains acteurs voulaient s’inviter à table (les agents de recouvrement par exemple) et mal en a pris les communautés qui sont les acteurs vulnérables et ont été exclus avec facilté.
P D